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أخبار وطنية Une démocratie à l’agonie... Par Habiba Nasraoui Ben Mrad

نشر في  20 جانفي 2021  (10:38)

Par Habiba Nasraoui Ben Mrad Enseignante Universitaire ESCT

« Quand un gouvernement n'a aucune conscience des priorités nationales, il tombe dans l'immoralité et y perd sa légitimité. » 

Nous avons, certes assuré une transition politique, par l'instauration d'une démocratie peu représentative, mais garante en soi de l'exercice d'un minimum des libertés individuelles et collectives, mais si ce résultat ne se traduit pas en progrès économiques et social, l'expérience est vouée à l’échec, et un retour en arrière reste toujours à redouter notamment qu'on n'a pas vécu une véritable révolution culturelle qui poserait les fondamentaux de la pérennité d'un tel nouveau système et d'une réelle émergence de notre pays.

Nous avons certes accédé à la liberté d’expression, considérée comme une liberté fondamentale, et inscrite dans la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme. Malheureusement, la liberté d'expression est bien encadrée par des médias qui créent le réel et ne reproduisent en aucun cas ni reflètent la réalité, montrent que le rapport loyal à la réalité est de plus en plus jugé subversif ; voire exécrable. 

Les prémices d'une époque prérévolutionnaire semblent manifestes. La « lettre de cachet » d'usage à l'ère médiévale manifeste l'absolutisme du pouvoir actuel sous couvert de démocratie, en témoigne l'intolérance du pouvoir actuel, et les nouveaux fondamentaux sur lesquels il assoit son autorité.

La clochardisation de la classe politique finira par avoir droit d'un Etat en pleine phase de démantèlement et de dégénérescence. La démocratie ne pourrait en aucun cas protéger un système, des conséquences d’un exercice déficitaire, défaillant, voire criminel.

Même si on y croyait, la démocratie, j'y croyais fortement, que nous y adhérions tous parfaitement, car tout s'opérait dans un système de valeurs qui nous correspondait, aujourd'hui non sans amertume, nous avons l'intime conviction que les dés sont jetés, et que les destinées sont tracées. Un sortilège dira-t-on ? Non c'est notre propre volonté, et ainsi ils en ont décidé.

« Lorsque le pays est vendu à la criée parcelle par parcelle, ses enfants mourront prunelle par prunelle »

Les démocraties naissantes telles celles issues du printemps Arabe, tendent plutôt vers des régimes oligarchiques, au service de la nouvelle forme d’impérialisme des maîtres du monde, et à l’ouvrage dans notre pays pour une période post révolutionnaire pleine de rebondissements, se voient opposer, une forme de solidarité nationale, voire se révolter, un peuple trahi.

Un peuple meurtri, par l’injustice sociale, l’exclusion, les disparités régionales, le copinage abusif, la malversation et la corruption. Tels sont les ingrédients nécessaires à l’apparition de mouvements de lutte sociale.  

Dans cet antagonisme de classes, les rapports deviennent de plus en plus complexes, par de nouvelles dimensions séparatistes.

Serions en phase, d’une démocratie agonisante, d’une dictature en pleine gestation, de l’établissement d’une minarchie au péril de l’État Providence.

Les dix commandements ou les dix bonnes raisons pour une nouvelle révolution. Seul l'Etat Providence fondé sur la solidarité entre les classes sociales permet d'atteindre la "Justice Sociale". Cette justice, que les insurgés nocturnes, semblent réclamer.

Ne sombrons pas dans des argumentaires, avec comme seul appui la légitimité des urnes, la démocratie, les institutions mises en place. Car si les institutions deviennent inefficaces, alors qu’elles sont censées organiser la vie en communauté, gérer la relation entre les structures élues démocratiquement, et le pouvoir en place, des mouvements révolutionnaires, se mettent souvent en marche, et appellent, à l'application de nouvelles règles.

Le jeu des intérêts contradictoires des différents groupes sociaux nécessite de nouvelles réponses en termes de démocratie, en l’occurrence, de nouvelles institutions.

L’aspect institutionnel, de toute forme de révolution, traduit, ce besoin, né, d'une inefficience, voire, d’une défaillance, des usages, dans la résolution des conflits. Ce dont nous en sommes témoins depuis quelques jours.

Et pour finir je m’adresserais au CDG, membres du gouvernement et de l’ARP, pour leur dire « Quand dans l’infidélité, l’ingratitude, les mots viennent à nous manquer, les actes, la vérité viendront les remplacer ».

Illustration: Tableau du peintre Halim Karabibene (1999)